Conditionnement du lait : La filière poursuit ses investissements et fixe sa feuille de route 3R
C’est en 2014 que les professionnels du lait liquide conditionné, réunis au sein de Syndilait, ont pris l’initiative d’ouvrir leurs portes au public, en participant à la Journée Mondiale du Lait du 1er juin. Une opération qui a permis aux consommateurs d’entrer dans les laiteries pour découvrir le parcours du lait avant qu’il n’arrive dans leurs cuisines. L’an passé, …
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C’est en 2014 que les professionnels du lait liquide conditionné, réunis au sein de Syndilait, ont pris l’initiative d’ouvrir leurs portes au public, en participant à la Journée Mondiale du Lait du 1er juin. Une opération qui a permis aux consommateurs d’entrer dans les laiteries pour découvrir le parcours du lait avant qu’il n’arrive dans leurs cuisines.
L’an passé, plus de 5 000 visiteurs se sont pressés dans les 5 laiteries participantes pour découvrir les coulisses du lait de consommation et échanger avec les professionnels présents dans une ambiance conviviale. Ce produit local se retrouve aussi bien au petit-déjeuner que dans les plats faits- maison et contribue à l’équilibre alimentaire, même pour les budgets les plus serrés ! De plus, avec ses emballages recyclables, le lait s’inscrit dans une démarche durable grâce à l’indispensable geste de tri des consommateurs ! Une particularité à laquelle la filière tient à sensibiliser les visiteurs avec des animations sur le tri, organisées en partenariat avec CITEO. Syndilait rappelle en effet que le seul impératif pour recycler les emballages de lait, c’est qu’ils soient placés dans la poubelle jaune par les consommateurs.
Du 27 mai au 17 juin, les laiteries ouvriront donc leurs portes au grand public pour l’inviter à découvrir toutes les particularités d’un aliment inscrit au cœur de l’actualité. En effet, alors que l’inflation pousse de plus en plus de consommateurs à restreindre leur consommation de viande et de poisson, le lait reste une protéine animale abordable et une source de calcium inégalée pour contribuer à une alimentation de qualité à moindre coût et assurer le capital osseux des seniors de demain.
Le prix du lait s’est établi en moyenne à seulement 1,07 € le litre en 2022 en grande distribution et même moins de 1 euro (0,90 euro) pour le plus vendu d’entre eux, le lait UHT 1⁄2 écrémé (60 % du marché), soit seulement +8,5 % vs 2021, dans un contexte d’inflation des produits alimentaires à +12,6 % sur la période.
Selon Syndilait, organisation professionnelle regroupant en France la majorité des fabricants de laits de consommation liquide, en moyenne, chaque habitant en France a ainsi consommé près de 40 litres de lait en briques et en bouteilles en 2022, soit 2,65 millions de litres au total. Un lait majoritairement d’origine française : 99 % du lait vendu en France en 2022 !
100% des emballages en plastique du secteur disposent déjà d’une filière de recyclage opérationnelle en France
«Juste et abordable», le prix du lait constitue le moyen de rémunérer équitablement les éleveurs laitiers et d’assurer les investissements nécessaires à la poursuite de la démarche de progrès de la filière, notamment en termes d’emballages durables.
À l’avant-garde dans le domaine, 100 % de ses emballages disposent déjà d’une filière de recyclage opérationnelle en France. En ce sens, elle est en avance sur les objectifs fixés à 2025 par la loi anti-gaspillage. Pour aller plus loin, les fabricants de lait de consommation poursuivent leurs engagements et viennent notamment de publier leur feuille de route 3R (Recyclabilité, Réutilisation, Réemploi). Dans le cadre de cette démarche volontaire liée à la stratégie nationale 3R, ils se fixent des objectifs précis. Ils visent notamment l’incorporation de 25% de matière plastique recyclée dans les emballages d’ici 2025 et 30% à 2030 et 100% de fibres dans les briques d’ici 2040. Il s’agit de chantiers complexes qui demandent la mobilisation de tous les partenaires. S’ils sont pratiques pour les consommateurs et simple d’usage, les emballages de lait UHT sont en effet des produits de haute technologie qui doivent assurer la parfaite sécurité d’un produit fragile.
Le Réemploi, un chantier d’envergure
La loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) fixe pour tous les secteurs des objectifs de recyclage, réduction et réemploi (3R) des emballages plastiques à usage unique à l’horizon 2040. La filière du lait vient d’élaborer volontairement sa feuille de route 3R sur le sujet et prend des engagements précis.
Le secteur est également en ordre de marche pour répondre à l’obligation européenne du bouchon solidaire qui implique environ 45 millions d’euros d’investissement de la part des industriels. Ces évolutions ne pourront se faire qu’avec la mobilisation de ses partenaires pour réunir les conditions de leur réalisation. Concernant le Recyclage, la filière, en avance sur les objectifs, va encore plus loin. A l’horizon 2025, le secteur du lait de consommation répond déjà aux objectifs de recyclage puisque 100% des emballages en plastique du secteur disposent déjà d’une filière de recyclage opérationnelle en France.
Pour aller plus loin, les adhérents de Syndilait/IPLC prennent des engagements en termes de réincorporation de matière plastique recyclée : 25 % à l’horizon 2025 et 30 % à 2030. Une filière pour le recyclage mécanique en boucle fermée du PET opaque a été initié en 2022 : elle permet un retour au contact alimentaire. Il s’agit aujourd’hui d’optimiser le taux de collecte pour élargir le gisement capté.
Concernant la Réduction, la filière poursuit ses avancées. Le secteur a fourni des efforts continus de réduction depuis 10 ans. Il s’engage maintenant sur des solutions qui s’inscrivent dans le moyen-long terme nécessitant de la recherche. Après avoir réduit de 15 % la quantité de matière utilisée sur les dix dernières années via des réductions de poids unitaires des emballages primaires, les acteurs du secteur s’engagent sur plusieurs pistes, dont l’alignement sur un poids minimal de l’ensemble des emballages quand cela n’altère pas la fonctionnalité de l’emballage dès 2030 et l’augmentation de la part de fibre dans les briques pour atteindre 100% à horizon 2040.
Concernant le Réemploi, c’est un chantier d’envergure pour le lait UHT. En effet, pour des raisons sanitaires, réglementaires et économiques, le réemploi ne paraît pas envisageable pour le lait UHT, consommé très majoritairement en France. Néanmoins, le secteur propose de réaliser une étude qui définirait les conditions à remplir pour envisager le réemploi des emballages de lait UHT par les laiteries d’ici à 2025.
«Le secteur renouvelle donc son engagement au travers de sa feuille de route 3R et des indicateurs de performance en construction. Mais la réussite dépendra largement du niveau de mobilisation des consommateurs et des acteurs de la filière (notamment distributeurs et recycleurs) », souligne Syndilait.
60% des emballages de lait conditionné triés par les consommateurs
Concernant le tri, la filière s’est donnée pour objectif de dépasser les 77% des emballages collectés dans les bacs jaunes d’ici 2025 et 90% d’ici 2029. Les professionnels du lait conditionné ont réussi à allier haute technicité des emballages et recyclabilité. Ainsi, aujourd’hui, toutes bouteilles et briques de lait sont recyclables avec une filière opérationnelle. Après le tri opéré par les consommateurs, elles sont collectées et traitées par des organismes agréés dans le cadre de CITEO. Aujourd’hui, en moyenne 60% des emballages de lait conditionné sont triés par les consommateurs, collectés dans les bacs jaunes puis recyclés. Les professionnels se mobilisent pour faire progresser ce taux.
La réglementation fixe en effet un objectif de 90 % de collecte pour les bouteilles plastiques d’ici 2029, avec un objectif intermédiaire à 77% en 2025. La filière souhaite aller plus loin, en atteignant rapidement 100 % de collecte pour tous ses emballages, y compris la brique carton, via l’utilisation des bacs jaunes.
Pour relever le défi, les professionnels se mobilisent en étroite collaboration avec CITEO pour sensibiliser les consommateurs au tri et augmenter significativement les taux de collecte et de recyclage des briques carton et des bouteilles plastiques. La filière reconduit notamment son opération de sensibilisation dans le cadre de la Journée Mondiale du Lait, avec des animations spécifiques durant les Portes Ouvertes dans les laiteries.
25 % de PET recyclé d’ici 2025
La filière travaille sur l’utilisation de plastique recyclé dans la conception de ses bouteilles de lait. Conformément à la réglementation, il s’agit en effet d’atteindre 25 % de PET recyclé d’ici 2025 et 30 % de rPlastique d’ici 2030.
Les fabricants de bouteilles en PET opaque travaillent à diminuer le taux d’opacifiant dans leur emballage pour faciliter le traitement des filières actuelles de recyclage du PET, dans lequel les bouteilles de lait PET opaque sont actuellement intégrées. En 10 ans, ce taux est ainsi passé de 4 à 2,6 %. De plus, la filière a mis en place un circuit de recyclage en boucle fermée spécifique aux bouteilles en PET opaque. Ce circuit sera complémentaire à celui du PET transparent déjà existant, mais ne permettant pas de traiter le PET opaque dans des conditions satisfaisantes.
«Le but du Consortium est qu’une bouteille de lait en PET opaque puisse redevenir une bouteille de lait en PET opaque. Si la technologie est aujourd’hui au point pour réaliser des bouteilles à 100 % issues de PET opaque recyclé, l’enjeu est désormais de collecter des quantités suffisantes de bouteilles pour assurer le bon fonctionnement de ce circuit dédié », explique Syndilait.
Pour les bouteilles en PEHD, la filière a constitué un groupe de travail qui mène une étude sur la mise en place d’un nouveau type de recyclage avancé, qui permettrait de refaire des bouteilles en boucle fermée. Il s’agit aujourd’hui de disposer d’un outil industriel capable de réaliser ces bouteilles en PEHD recyclé en utilisant l’important gisement d’ores et déjà à disposition.
Recyclabilité renforcée pour la brique carton
Du côté des briques de lait en carton, toutes sont recyclables et peuvent être recyclées. En effet, la nature multicouche de la brique n’est aujourd’hui plus un obstacle à leur recyclage effectif et à la fabrication de nouveaux produits issus de cette matière récupérée. La fibre vierge, longue, des briques alimentaires est parfaitement valorisée par les papetiers recycleurs. Cette fraction de la brique (75%) est déjà intégralement recyclée. Pour aller encore plus loin, un groupe de travail étudie la possibilité d’optimiser son recyclage et de poursuivre les progrès liés à son écoconception: disparition de la couche d’aluminium, utilisation de plastique biosourcé… Un important projet est ainsi en cours pour finaliser la recyclabilité de la brique. Il s’agit de renforcer le recyclage de sa fine couche de protection, constituée d’aluminium et de polyéthylène. En effet, l’intégralité de la fibre carton-papier et un tiers de cette couche sont aujourd’hui recyclées et les professionnels se sont fixés pour objectif d’atteindre rapidement les 100 %. C’est pourquoi ils développent une filière dédiée, qui pourra transformer l’intégralité de cette couche protectrice le « PolyAl », en une nouvelle matière (imperméable, imputrescible, très résistante) permettant de fabriquer des gammes de mobilier urbain ou de design très résistant et à très longue durée de vie, qui se prête particulièrement à une utilisation en extérieur, sans traitement ni entretien. Ce mobilier est de plus recyclable : après broyage, il peut être en effet être repris dans la filière de recyclage du PolyAl et servir ainsi à fabriquer de nouveaux produits.
Brique ou bouteille, des emballages de haute technologie
Le lait UHT représente la quasi-totalité des laits conditionnés vendus en France (96,5 % en 2022). Pour être conservé dans les meilleures conditions, il demande un emballage capable de garantir sa sécurité sanitaire et ses qualités nutritionnelles. Son conditionnement doit donc être parfaitement hermétique, stérile et opaque pour le protéger de la lumière, des micro- organismes et de l’air (oxygène).
Pour répondre à ses impératifs de préservation du lait de consommation, la filière utilise les deux seuls types d’emballages ayant les caractéristiques barrières appropriées disponibles sur le marché : la brique carton et les bouteilles plastiques en PEHD (polyéthylène haute densité) ou PET opaque (polyéthylène téréphtalate).
Tous recyclables, ces emballages s’inscrivent dans une démarche d’amélioration continue et sont à la pointe des innovations en matière d’écoconception.
Pailles et bouchons solidaires
Par ailleurs, la filière travaille en partenariat avec ses fournisseurs pour continuer à avancer sur le sujet de la recyclabilité et de l’écoconception des pailles en papier. Elle a ainsi réussi à supprimer les pailles plastiques des briquettes de lait pour les remplacer par des pailles en papier dès le printemps 2021, en amont de l’échéance officiellement fixée à juillet 2021.
Concernant les bouchons attachés, la transition est en marche. Aujourd’hui, elle met tout en œuvre pour déployer les bouchons attachés afin de les collecter systématiquement en même temps que l’emballage et ainsi éviter qu’ils n’échappent au tri. Une évolution qui demande d’importants investissements en matière de R&D et d’adaptation des outils de production. Les entreprises ont d’ores et déjà opéré d’importantes avancées pour relever le défi, mais doivent faire face à la complexité de la réalité industrielle.La filière prévoit ainsi d’atteindre plus de 70% des emballages de lait équipés de bouchons solidaires d’ici juillet 2024 et donc en conformité avec la réglementation européenne. Pour achever la transition, les entreprises du lait conditionné travaillent en étroite collaboration avec les Pouvoirs publics afin d’établir une trajectoire réaliste, visant 100 % de la production équipée d’un bouchon solidaire d’ici fin 2025, avec un point d’étape à près de 90 % à juillet 2025.
(Source : Syndilait)