La volatilité des prix inquiète l’ONU.
Le prix des produits alimentaires est à la hausse depuis août dernier. L’ONU s’inquiète d’une crise alimentaire en 2011 similaire à celle de 2008. En effet, en décembre dernier l’indice de la FAO était au plus haut, à 214,7 points. Cet indice mesure les évolutions de prix d’un panier de céréales, oléagineux, produits laitiers, viandes et sucre. Un record …
Le prix des produits alimentaires est à la hausse depuis août dernier. L’ONU s’inquiète d’une crise alimentaire en 2011 similaire à celle de 2008. En effet, en décembre dernier l’indice de la FAO était au plus haut, à 214,7 points. Cet indice mesure les évolutions de prix d’un panier de céréales, oléagineux, produits laitiers, viandes et sucre. Un record historique depuis la création de l’indice en 1990 et même supérieur à celui de 2008 (213,5 points). Le maïs et le blé connaissent une augmentation assez forte. Jeudi 13 janvier 2011, le contrat de maïs à échéance mars était monté à 6,4875 dollars, +9% en une semaine, avec un pic vendredi 7 à 6,52 dollars. En France, le cours du blé de qualité meunière pourrait atteindre les 300 euros par tonne cette année ! En revanche, le riz semble être moins touché, étant actuellement à la moitié de son prix en 2007/2008.
Trois principales raisons expliqueraient les fluctuations de l’offre. Le premier facteur concerne les incidents climatiques, six fois plus nombreux qu’il y a cinquante ans, qui ont conduit à de nombreuses pertes. Par exemple pour le blé, entre les inondations en Australie et la sécheresse en Russie, seuls trois des huit principaux pays exportateurs sont en mesure d’en fournir : les Etats-Unis, la France et l’Argentine. Ensuite, la redirection des matières premières (canne-à-sucre et maïs majoritairement) notamment en biocarburants contribue à une diminution de l’offre en matières premières alimentaires. Aux Etats-Unis, 38,3% de la production de maïs sera, cette année, transformé en bioéthanol, contre 30,7% en 2008. Enfin, l’urbanisation augmente et, avec elle, la diminution des espaces agricoles.
Les récents résultats d’exportations de céréales français vers des pays tiers (hors Europe), confortent l’inquiétude de l’ONU : le montant des exportations a triplé passant de 167 millions d’euros en 2009 à 483 millions en novembre 2010.
En 2011, les stocks mondiaux en céréales seront de 427 millions de tonnes, soit 62,8 millions de tonnes de moins qu’en 2009. L’ONU recommande aux différents pays de ne pas céder à la panique, comme en 2008, en ne restreignant pas les ventes pour les exportateurs, ni en augmentant la demande pour les pays importateurs. C.T.