Où exporter en 2025 pour les IAA : Opportunités à l’export, marchés prioritaires et secteurs phares
L’exportation agricole et agroalimentaire revêt une importance majeure pour l’économie française. Si la France a été historiquement une puissance exportatrice dans ces secteurs, elle a perdu de sa compétitivité mondiale ces dernières années, passant de la 2ᵉ à la 6ᵉ position parmi les plus grands exportateurs. En effet, seules 2 entreprises agroalimentaires sur 10 exportent aujourd’hui en France, un …
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L’exportation agricole et agroalimentaire revêt une importance majeure pour l’économie française. Si la France a été historiquement une puissance exportatrice dans ces secteurs, elle a perdu de sa compétitivité mondiale ces dernières années, passant de la 2ᵉ à la 6ᵉ position parmi les plus grands exportateurs. En effet, seules 2 entreprises agroalimentaires sur 10 exportent aujourd’hui en France, un chiffre alarmant, surtout en comparaison avec l’Allemagne, où 8 entreprises sur 10 sont présentes à l’international.
Face à cette réalité, le cabinet Asterès et des institutions comme l’ANIA et Business France tirent la sonnette d’alarme, dénonçant des freins majeurs aux exportations : lourdeur normative, faible couverture des risques à l’export, et dispersion de l’accompagnement des entreprises. Alors que le secteur agroalimentaire représente 510 000 emplois, les pertes de parts de marché depuis 2000 sont préoccupantes. Selon l’ANIA, reconquérir les marchés perdus permettrait de créer jusqu’à 75 000 emplois et d’ajouter 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an à l’économie française.
Pour remédier à cette situation et saisir les opportunités à l’export, Business France a publié le livre blanc « Agro, Où exporter en 2025 ? ». Ce guide offre une analyse détaillée des marchés porteurs et propose des recommandations concrètes aux entreprises souhaitant se développer à l’international. À travers une analyse complète de 40 marchés prioritaires et de 20 secteurs phares, ce guide vise à soutenir une reconquête ambitieuse des marchés mondiaux.
L’analyse qui suit propose un panorama de la situation actuelle des exportations françaises dans l’agriculture et l’agroalimentaire, évalue les impacts économiques de leur déclin ou croissance potentielle, et identifie les pays et filières stratégiques pour 2025. Dans un contexte de forte concurrence internationale, l’enjeu est de taille pour l’avenir de la filière agroalimentaire française.
Explorer les opportunités d’exportation dans le secteur agricole et agroalimentaire
Chaque année, l’automne marque la sortie très attendue du livre blanc “Où Exporter en 2025 ?”. Ce guide, désormais incontournable pour les professionnels de l’agroalimentaire, fournit une analyse des marchés internationaux et une cartographie des opportunités d’exportation à l’aube de l’année suivante. Plus qu’un simple rapport, il constitue une boussole stratégique qui oriente les entreprises françaises dans le choix des marchés à fort potentiel, les aidant à ajuster leurs efforts pour capter les tendances globales. Dans le contexte mondial post-pandémique, marqué par des transformations géopolitiques et climatiques profondes, le cru 2025 du livre blanc livre une radiographie des flux d’exportation agroalimentaire de 2024, en identifiant les secteurs porteurs et les zones géographiques en pleine expansion.
2023 : Retour à la normale après un boom post-Covid
Après une période de forte croissance marquée par la reprise post-Covid, les exportations agroalimentaires françaises ont connu un retour à la normale en 2023. Les années 2021 et 2022 avaient en effet été synonymes d’une demande exceptionnelle, largement soutenue par des ajustements d’approvisionnement et une consommation accrue. En 2023, ce rythme a ralenti, bien que les échanges restent à des niveaux significatifs, témoignant d’une réorganisation profonde des flux commerciaux mondiaux. Ce rééquilibrage est en grande partie influencé par des facteurs externes, notamment la flambée des prix de l’énergie, l’inflation, et les perturbations dues aux conflits géopolitiques, particulièrement le conflit russo-ukrainien. Dans ce climat économique et politique volatil, les entreprises françaises ont été confrontées à la nécessité d’adapter leurs stratégies pour rester compétitives.
Pour les entreprises françaises, 2023 s’est traduite par une baisse de 3 % des exportations agricoles et agroalimentaires, atteignant un total de 82 milliards d’euros. Cette performance demeure notable : malgré ce recul, le secteur agroalimentaire reste au troisième rang des postes excédentaires en France, précédé seulement par l’aéronautique et les cosmétiques. Ce maintien démontre l’importance stratégique de l’agroalimentaire dans l’économie française, non seulement en termes de production mais également de contribution aux échanges extérieurs. Les produits phares, comme le vin, qui représente 15 % des exportations totales, et les produits laitiers, avec 10 %, continuent de tirer la filière, malgré un déclin notable des céréales (-33 %) en raison du retour de l’Ukraine et de la Russie sur le marché international.
Dynamique mondiale des exportations et adaptation des entreprises françaises
Les principaux marchés mondiaux de l’agroalimentaire ont également ressenti les effets de cette réorganisation des échanges. Si les États-Unis, premiers exportateurs de produits agricoles, ont enregistré une baisse de 12 % de leurs exportations en 2023, le Brésil, lui, continue de progresser, avec une augmentation de 5 % de ses exportations, doublant presque leur valeur en cinq ans. Ce dynamisme brésilien pousse ce pays de plus en plus près des États-Unis, creusant un écart de seulement 258 millions d’euros entre eux.
Dans cette reconfiguration, l’Europe reste le marché central pour les exportations françaises, captant 69 % du total des ventes à l’étranger en 2023. Les principaux partenaires européens – la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie – consolident leur rôle en tant que clients majeurs de la France. Notamment, les exportations intra-européennes ont progressé de 5,9 %, atteignant 498 milliards d’euros, en contraste avec une baisse des exportations vers les pays tiers. Ce recentrage sur le marché européen démontre la résilience de l’Union européenne face aux fluctuations économiques et à l’incertitude mondiale, faisant de la région un refuge de stabilité pour les entreprises françaises.
Vins et spiritueux : résilience d’un secteur dynamique
La filière des vins et spiritueux, secteur emblématique de l’exportation française, a également subi des variations significatives. En 2023, les exportations de vins ont enregistré un recul de 3 %, tandis que celles des spiritueux ont chuté de 12 %. Malgré ces résultats contrastés, les vins et spiritueux demeurent parmi les principales sources de revenus de la France à l’étranger. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine restent les principaux importateurs, avec Singapour qui a surpassé l’Allemagne en devenant la quatrième destination des exportations françaises de boissons alcoolisées.
L’exportation des vins et spiritueux français s’adapte aux tendances mondiales, notamment en intégrant des produits innovants répondant aux nouvelles attentes des consommateurs. Par exemple, la demande croissante pour des vins sans alcool ou à faible teneur en alcool répond aux préoccupations de santé publique, offrant ainsi des opportunités dans les marchés anglo-saxons et nordiques, où les produits certifiés et naturels sont de plus en plus valorisés. Ces nouvelles habitudes de consommation soulignent l’importance pour les producteurs français de diversifier leur offre afin de capter ces niches en expansion.
2025 : Perspectives et stratégies pour les exportateurs français
Face aux défis et aux changements de la dernière décennie, l’année 2025 est envisagée comme celle de la consolidation des acquis pour les entreprises françaises du secteur agricole et agroalimentaire. Pour soutenir cette ambition, le livre blanc “Où Exporter en 2025 ?” souligne l’importance de tirer parti des nombreux accords de libre-échange qui restent sous-exploités. Ces accords constituent un atout stratégique pour pénétrer de nouveaux marchés, notamment dans les régions en pleine croissance comme l’Amérique latine et certains pays d’Asie du Sud-Est. Le rapport encourage également les entreprises à renforcer leur présence dans des marchés matures comme les États-Unis et l’Asie du Nord-Est, qui représentent des bases solides pour des opérations durables à l’international.
Le rapport recommande par ailleurs aux exportateurs français de diversifier leurs marchés en explorant des destinations émergentes telles que la Pologne, en Europe de l’Est, et le Brésil, où la demande en produits de qualité et en spécialités françaises est en hausse. En abordant ces marchés, les entreprises françaises pourraient s’appuyer sur les dispositifs d’aide à l’export existants, comme ceux proposés par Business France. Ces dispositifs incluent notamment la veille marché, l’accompagnement pays et l’assurance-crédit, qui sont essentiels pour garantir un accès plus sûr et plus structuré aux marchés étrangers.
Nouvelles tendances de consommation : Vers une croissance durable et responsable
Au-delà des aspects économiques, le secteur agroalimentaire est influencé par des évolutions sociétales et de consommation qui ouvrent de nouvelles perspectives à l’exportation. En effet, les consommateurs, surtout dans les marchés occidentaux et asiatiques, sont de plus en plus attentifs aux questions de durabilité, de santé et d’innovation. Cela se traduit par une demande accrue pour des produits biologiques, durables et éthiques. Les exportateurs français peuvent se positionner avantageusement en valorisant les certifications et labels écologiques, mais aussi en répondant aux attentes liées à la transparence des processus de production et à la traçabilité.
Par ailleurs, la montée en popularité des produits végétaux et des alternatives à base de plantes représente une autre tendance majeure. Ces nouveaux segments de marché offrent des opportunités aux entreprises françaises qui misent sur l’innovation. En particulier, le secteur de la boulangerie-pâtisserie végétale, les boissons sans alcool et les alternatives protéiques présentent des perspectives prometteuses dans les marchés anglo-saxons et asiatiques, où les habitudes alimentaires évoluent rapidement en faveur d’options plus saines et respectueuses de l’environnement.
Les enjeux et opportunités de l’export pour l’avenir de l’agroalimentaire français
Bien que l’année 2023 ait marqué un retour à la normale pour les exportations agroalimentaires françaises après deux années de croissance exceptionnelle, le secteur continue d’afficher des perspectives solides à l’international. Le livre blanc “Où Exporter en 2025?” représente un outil stratégique pour les entreprises, en les guidant dans la compréhension des dynamiques globales et des marchés potentiels à privilégier. Dans un contexte d’incertitude et de compétition accrue, il est essentiel pour les acteurs de l’agroalimentaire de renforcer leur présence à l’export tout en s’adaptant aux nouvelles attentes des consommateurs et aux enjeux de durabilité.
Alors que la filière agroalimentaire demeure un pilier de l’économie française, la reconquête des marchés internationaux constitue un levier essentiel pour sa croissance et son rayonnement. En valorisant les produits locaux et en s’ouvrant aux innovations de consommation, les exportateurs français peuvent non seulement renforcer leur compétitivité mais aussi contribuer de manière significative à la stabilité économique de la France. Le défi reste grand, mais les opportunités sont nombreuses : à l’horizon 2025, les entreprises françaises disposent des outils et des stratégies pour saisir ces occasions et s’imposer comme des acteurs incontournables sur la scène mondiale.
(Source “Où exporter en 2025” Business France)
Pour en savoir davantage, le livre blanc est accessible sur le site de Business France.