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Tour d’horizon du secteur agroalimentaire français

Élaboré tous les deux ans, le Panorama des industries agroalimentaires est le résultat d’un travail piloté par la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) en collaboration avec le service de la statistique et de la prospective, la direction générale de l’enseignement et de la recherche, la direction générale de l’alimentation, la direction de la …

Tour d’horizon du secteur agroalimentaire français
Ce nouveau Panorama des IAA (édition 2022) propose un tour d’horizon du secteur agroalimentaire, représenté par plus de 15 000 entreprises et employant 440 000 salariés, un secteur d’une extraordinaire diversité qui compte des multinationales implantées dans le monde entier tout en étant composé à 98% de TPE/PME.

Élaboré tous les deux ans, le Panorama des industries agroalimentaires est le résultat d’un travail piloté par la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) en collaboration avec le service de la statistique et de la prospective, la direction générale de l’enseignement et de la recherche, la direction générale de l’alimentation, la direction de la communication et les directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Le Panorama fait le point sur la situation des entreprises françaises actives dans les domaines des industries alimentaires et de la fabrication de boissons, respectivement divisions 10 et 11 de la nomenclature d’activité française (NAF rév. 2, 2008). Ce nouveau Panorama des IAA (édition 2022) propose un tour d’horizon de ce secteur, représenté par plus de 15 000 entreprises et employant 440 000 salariés, un secteur d’une extraordinaire diversité qui compte des multinationales implantées dans le monde entier tout en étant composé à 98 % de TPE/PME. En voici les grandes lignes…

«Les formidables opportunités de développement de ce secteur »

«En cette période de crise, le secteur de l’industrie agroalimentaire doit relever de très nombreux défis : assurer une juste répartition de la valeur afin de sécuriser ses approvisionnements, relever le défi de la décarbonation, reconquérir des parts de marché à l’export, répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, moderniser son potentiel industriel, intégrer la révolution numérique, adapter ses compétences, renforcer l’attractivité de ses métiers, etc. Ce document présente l’ensemble de ces thématiques, les tendances récentes et le rôle des politiques publiques pour capter les formidables opportunités de développement de ce secteur», explique dans l’édito de ce document, Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Les industries agroalimentaires (IAA) utilisent 62% de la production françaises issue de la branche «agriculture-sylviculture-pêche» en 2019. Elles commercialisent leurs produits soit à d’autres industries agroalimentaires, soit à des circuits de distribution (grossistes, grandes et moyennes surfaces, commerces de détail, restauration hors domicile), soit directement auprès des consommateurs.

En 2019, sur le périmètre des IAA (donc hors commerce de gros de produits agroalimentaires et artisanat commercial), les 16431 entreprises réalisent un chiffre d’affaires (hors taxe) de 197538 millions d’euros. Elles emploient 436547 équivalents temps plein (ETP). Ce sont en grande majorité des microentreprises (moins de 10 salariés) à 81% ou des petites et moyennes entreprises (PME de 10 à 249 salariés) à 17 % soit 98 % de TPE- PME. Cependant, les entreprises de taille intermédiaire (de 250 à 5000 salariés) et les grandes entreprises (plus de 5000 salariés), au nombre de 315, réalisent 84% du chiffre d’affaires et 92% du chiffre d’affaires à l’exportation. Les 23 plus grandes entreprises génèrent la plus grande part du chiffre d’affaires (43 %), de la valeur ajoutée (40%) et du chiffre d’affaires à l’exportation (54%) du secteur.

Cinq régions (Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Île-de-France) regroupent 54% ETP des établissements dont l’activité principale relève des IAA (hors artisanat commercial) et du commerce de gros agroalimentaire.

Le secteur des produits laitiers, le premier contributeur au chiffre d’affaires de l’industrie agroalimentaire française

Des disparités existent également selon les productions : le secteur des produits laitiers est le premier contributeur au chiffre d’affaires de l’industrie agroalimentaire française avec 41,3 milliards d’euros (soit 21% du CA des IAA), devant celui de la viande et préparation à base de viande avec 36,2 milliards d’euros (soit 18%), et celui de la fabrication de boissons avec 32,3 Md€ (soit 16%). La valeur ajoutée dégagée par l’ensemble des activités agricoles et agroalimentaires représente 3,6% du produit intérieur brut français. Les IAA ont dégagé en 2019 une valeur ajoutée de 40 243 millions d’euros.

De plus, l’agroalimentaire français est le deuxième européen après l’Allemagne en termes de chiffre d’affaires. Les exploitations agricoles françaises produisent 18% de la production agricole de l’Union européenne à 27 pays, pour une valeur de 68 milliards d’euros en 2020. La France, premier producteur agricole européen, se situe parmi les cinq premiers pays pour les quantités de bois récoltés et de sciages produits et se place en deuxième position pour la production de produits de la pêche et de l’aquaculture. Elle est leader européen de la production d’huîtres avec 85% de la production totale. En France, 125 milliards d’euros de produits agroalimen- taires sont commercialisés en 2020. En 2019, la France assurait 16% de la production commercialisée totale de l’Union europénne.

Enfin, les entreprises agroalimentaires doivent faire face à plusieurs défis : sociétaux (réduction du gaspillage, solidarité et éthique, responsabilité sociétale des entreprises, équilibre nutritionnel, bien-être animal) ; sociaux (plaisir, convivialité, facilité d’achat et d’utilisation) ; environnementaux(durabilité et respect de l’environnement, changement climatique, résilience) ; sanitaires (santé, sécurité sanitaire) ; économiques (modernisation des outils industriels, prix des aliments, revenus des agriculteurs, rentabilité des entreprises, parts de marché et compétitivité, attractivité de l’emploi) ; technologiques (conception de processus alimentaires intégrés à une chaîne éco-responsable, qualité et traçabilité, outils numériques).

Danone, Lactalis et Pernod-Ricard, les trois groupes agroalimentaires les plus importants en CA en 2020

En 2021, suivant la même dynamique que la moyenne des IAA dans les autres pays européens (zone euro), le chiffre d’affaires des IAA françaises s’accroît nettement (+7,8% sur un an), après une diminution de 1,4% en 2020. Cette hausse est due à l’effet combiné de la hausse de la production en volume (+2,9% en 2021 après une baisse de 1,6% en 2020) et de la hausse des prix (prix à la production des IAA +2,1% en 2021 après + 0,2 % en 2020). Le rythme est moins soutenu que dans l’ensemble de l’industrie manufacturière (+13,3%) mais les montants sont bien au-dessus de ceux des années d’avant la crise, contrairement à l’ensemble de l’industrie manufacturière. «D’après les résultats de l’enquête annuelle réalisée par le groupe RIA sur un échantillon d’IAA composé de 117 sociétés et groupes français de plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires (CA), le CA de ces entre- prises a reculé de 1,2% en moyenne en 2020 alors qu’il avait progressé de 2,4% en 2019, de 0,3% en 2018 et 3,4% en 2017. Il a à nouveau augmenté en 2021 », souligne le document.

En 2020, comme depuis de nombreuses années, les trois groupes agroalimentaires français présentant les plus importants chiffres d’affaires sont : Danone suivi de Lactalis et Pernod-Ricard. Très internationalisés, ces entreprises réalisent plus de 80 % de leurs activités hors de France, et jusqu’à 94% pour Pernod Ricard. 8 coopératives sont présentes dans le classement 2020 des 25 leaders français. A noter que le groupe InVivo, réseau de 192 coopératives sociétaires, affiche un chiffre d’affaires de 5,1 Md€ en 2021. Il s’agit du 1er groupe coopératif agricole français.

Le secteur agricole et agroalimentaire, 3e poste d’excédent commercial français

Le secteur agricole et agroalimentaire est l’un des secteurs qui contribue le plus à la puissance exportatrice française. Il est le 3e poste d’excédent commercial de notre pays avec 8Md€ en 2021, après les secteurs Aéronautique et spatial (19,7Md€) et Chimie, parfums, cosmétique (15,2 Md€). En 2021, l’excédent commercial agricole et agroalimentaire français augmente de 31% par rapport à 2020 (6,1Md€) et de 3,4% par rapport à 2019 (7,7Md€). La nette amélioration du solde commercial, que ce soit avec l’Union européenne (+28% par rapport à 2020) ou avec les pays tiers (+7% par rapport à 2020), est en grande partie imputable aux vins et spiritueux dont les exportations ont repris en 2021, après une année 2020 particulièrement difficile pour ce secteur.

Forte augmentation des exportations agricoles et agroalimentaires françaises en 2021

En 2021, la valeur des exportations françaises de produits agricoles et agroalimentaires s’est nettement améliorée pour s’établir à 69,7Md€, soit +13% par rapport à 2020 et +9% par rapport à 2019. La part des exportations françaises vers l’Union européenne (UE) est de 54 %, en légère hausse par rapport à 2020.

En 2021, la France reste le 6e pays exportateur de produits agricoles et agroalimentaires mondial avec une part de marché de 4,5 %, derrière les États-Unis (9,6 %), les Pays-Bas (6,9 %), le Brésil (5,4 %), l’Allemagne (5 %) et la Chine (4,5 %). Les exportations de l’UE représentent 37,3% des expor- tations mondiales. Concernant les produits agroalimentaires, incluant les vins et spiritueux, la progression des exportations est de 18 % en 2021 pour atteindre 53,5 Md€. Ces résultats placent la France au 4e rang mondial pour les exportations de produits agroalimentaires.

Suivant la même dynamique que les exportations, les importations françaises de produits agricoles et agroalimentaires ont augmenté de 11% par rapport à 2020 et de 10% par rapport à 2019. Bien que largement majoritaires, les importations d’origine européenne (66%) ont été moins dynamiques (+9%) que celles en provenance des pays tiers (+14 %).

Augmentation des exportations françaises de vins et spiritueux

S’établissant à 17,3Md€ en 2021, les exportations françaises de vins et spiritueux ont augmenté de plus de 25% par rapport à 2020 et de 10% par rapport à 2019. La France reste ainsi le 1er pays exportateur mondial de vins et spiritueux, avec une balance commerciale en forte augmentation (+30 %). Les exportations françaises de vins et spiritueux sont à leur plus haut niveau histo- rique, après une année 2020 particulièrement difficile dûe à la crise sanitaire du COVID-19 et à l’instauration de taxes américaines sur les vins français fin 2019.

En valeur, la part de marché de la France est de 19% en 2021 (soit 2 points de plus qu’en 2020), contre 10 % pour l’Italie, son principal concurrent. Cette reprise concerne à la fois toutes les catégories de produits et les différentes régions du monde. Les vins tranquilles d’appellation d’origine protégée (AOP) en bouteille, le Cognac et le Champagne, davantage touchés par la crise sanitaire, ont connu un rattrapage particulièrement fort en 2021 (85 % des gains).

Le chiffre d’affaires des exportations françaises est en forte augmentation vers les pays tiers (+29%), qui pèsent 72% des exportations, en particulier vers les États-Unis (PDM 24%, évolution 2020-2021 +33%), suite à la suspension des taxes additionnelles américaines. Le Royaume-Uni représente le 2e marché des pays tiers (PDM 10 %, évolution +17 %) devant la Chine qui se place en 3e position (PDM 8 %, +54 %). Les gains de chiffre d’affaires pour les exportations de vins et spiritueux sont plus modérés vers les pays de l’UE (+18 %), avec un chiffre d’affaires de 4,8 Md€. Par rapport à 2020, la France augmente ses parts de marché dans la plupart des pays européens, notamment en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, ses trois premiers clients européens.

En 2021, les exportations françaises de produits laitiers en hausse

La France est le 4e pays exportateur mondial de lait et produits laitiers avec 8,7% de part de marché. En 2021, les exportations françaises ont atteint 7,6 Md€, en hausse de 5% par rapport à 2020 et de 5,6% par rapport à 2019. Plus d’un tiers de cette augmentation est attribuable aux envois de fromages et plus de 20% aux matières grasses ainsi qu’à la poudre de lait écrémé. En revanche, les exportations ont été pénalisées par le lait liquide et les poudres infantiles, ces dernières continuant de subir la baisse des demandes chinoise et algérienne.

Les exportations françaises ont augmenté dans l’UE principalement vers l’Allemagne (+4%) et la Belgique (+2%) grâce aux exportations de poudre grasse et de beurre. Elles ont également augmenté vers la Chine (+11%), son principal débouché hors UE, grâce à la hausse des exportations de lactosérum, de poudre de lait écrémé et de poudre grasse. En revanche, les exportations ont diminué vers le Royaume-Uni (- 7 %), son 2e marché au sein des pays tiers, pénalisés en particulier par les fromages et les matières grasses.

En 2021, la France a perdu une place au rang des pays exportateurs mondiaux des produits d’épicerie et se classe désormais 8e avec 10 Md€, soit 4,4% des parts du marché mondial. La croissance du commerce mondial sur ces produits (+ 9 % entre 2021 et 2020) a moins béné- ficié à la France (+8%) qu’à certains de ses concurrents (+ 14 % pour le Brésil et l’Espagne). Les exportations françaises de ce secteur sont constituées à 24 % de produits de la boulangerie/pâtisserie (2,4Md€), 14% du café (1,4 Md€), 13 % de chocolat (1,3 Md€) et 8 % à parts égales pour les sodas et les eaux minérales (0,8 Md€).

En 2021, la France a importé 14,1 Md€ de produits d’épicerie, en hausse de 7% par rapport à 2020 et 2019. Ses importations sont principalement constituées de café, thé, maté et épices (3,1 Md€), de produits de la boulangerie/pâtisserie (2,3Md€) et de chocolat (2,1Md€). La balance commerciale de la France dans ce secteur est ainsi de -4,1Md€. Au sein de l’UE, toutes les destinations sont en progression par rapport à 2020, et même par rapport à 2019. Les exportations françaises en produits d’épicerie augmentent vers ses deux principaux clients que sont la Belgique (+8% par rapport à 2020, soit 15% de part de marché) et l’Allemagne (+6%, soit 13% de part de marché). En revanche, elles diminuent fortement (- 13 %) vers son 3e client, le Royaume-Uni (1er client pays tiers) en raison de la forte baisse des exportations de café (- 85 %), les autres produits principaux étant en nette augmentation. La France consolide sa position vers les États-Unis, son 2e client pays tiers, grâce à une croissance de 21% de ses exportations.

Avec 4,9Md€, les exportations progressent de 16% par rapport à 2020 pour les viandes et produits carnés

La France est le 10e pays exportateur mondial de viande et produits carnés. Avec 4,9Md€, les exportations progressent de 16% par rapport à 2020, et ce malgré un contexte marqué par les épizooties d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) et de peste porcine africaine (PPA).

Vers l’UE, les exportations françaises progressent de 22% par rapport à 2020. L’Allemagne en devient la 1ère destination en 2021 (3e destination en 2020, exportations en hausse de 36% sur un an). La Belgique, 2e client de la France, est également une destination en forte croissance (+ 25 %). Vers les pays tiers, les exportations françaises augmentent de 5% en 2021. La Chine reste de loin la 1ère destination, mais elle recule de 2% par rapport à 2020. 2e destination au sein des pays tiers, le Royaume-Uni recule de 8 % en 2021.

En 2021, la France a importé l’équivalent de 6,4Md€ de viandes et produits carnés, en hausse de 18% par rapport à 2020 et de 11% par rapport à 2019. Ses importations sont principalement constituées de viandes et abats (4,7 Md€), de préparations et conserves de viande (0,7Md€) et de saucisses et saucissons (0,3Md€). La balance commerciale de la France dans ce secteur est ainsi de – 1,5 Md€.

En 2019, 9200 entreprises, soit 23% de l’ensemble des entreprises des industries agroalimentaires hors artisanat commercial (IAA) et du commerce de gros de produits agroalimentaires, déclarent un chiffre d’affaires total à l’exportation de 73Md€. Les IAA contribuent davantage aux exportations que le commerce de gros de produits agroalimentaires (47Md€ contre 26Md€). Parmi les entreprises exportatrices, les grandes entreprises, qui représentent 0,3% de l’ensemble des entreprises exportatrices, réalisent 42 % des exportations. Le taux d’exportation des IAA est de 26%. Si le taux d’exportation varie peu selon la taille d’entreprise, il diffère en revanche selon les filières. Il est élevé dans le travail du grain (51%), les boissons (37%) et la fabrication des huiles (32 %). Il est plus faible dans le secteur de la boulangerie/pâtisserie industrielle (18%), de la transformation du poisson (13%) et de la transformation de la viande (12%), des industries de produits périssables. Le taux d’exportation est de 22% dans le commerce de gros de produits agroalimentaires.

(Source : Panorama des IAA/ édition 2022)

Télécharger les chiffres clés : INDICATEURS CLÉS IAA

ParLa rédaction

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