Bio : Le manger sain et durable, une tendance qui s’installe
«L’année Covid bouleverse tout, sauf les envies de bio», c’est ce qu’il ressort du 18e Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France, édition 2021, menée par Spirit Insight pour l’Agence BIO. «En 2020, une crise sanitaire et des contraintes sans précédent nous ont poussés à repenser notre façon d’acheter et de manger (…) Dans ce …
«L’année Covid bouleverse tout, sauf les envies de bio», c’est ce qu’il ressort du 18e Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France, édition 2021, menée par Spirit Insight pour l’Agence BIO.
«En 2020, une crise sanitaire et des contraintes sans précédent nous ont poussés à repenser notre façon d’acheter et de manger (…) Dans ce contexte inédit, ce 18e baromètre de consommation et perception des produits biologiques en France fait ressortir deux enseignements majeurs : L’appétence pour le «manger sain», en plein essor depuis 2019 et qui semble s’installer durablement dans les préoccupations alimentaires des Français ; et l’émergence d’un nouveau consommateur plus « locavore », découvrant de nouveaux points de vente physiques ou en ligne pour ses courses, privilégiant les circuits courts, à l’image des associations pour le maintien d’une agriculture de proximité (AMAP), des magasins de producteurs et des exploitations agricoles elles-mêmes. Plus encore, en 2020, pour près de 6 Français sur 10, la consommation de produits locaux et de saison est devenue un « acte militant » », expliquent ainsi dans leur édito croisé de ce baromètre, Philippe Henry, président de l’Agence Bio et Laure Verdeau, nouvelle directrice de l’Agence Bio.
Responsable et local, les tendances de consommation 2020
On le sait désormais, les Français sont de plus en plus attentifs à ce qu’ils mangent. Et aujourd’hui plus que jamais, la tendance du consommer sain, de saison, fait maison et éthique, identifiée lors du dernier baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France réalisé en 2019, a été exacerbée par la crise sanitaire sans précédent de 2020. «Alors qu’en 2019, cette tendance était plus marquée chez les consommateurs bio, elle se généralise, en 2020, à l’ensemble des Français. Près de deux tiers des personnes qui déclarent avoir modifié leurs habitudes d’achat, leurs comportements alimentaires ou culinaire, l’ont également modifié pendant la période de la crise» souligne l’étude de Spirit Insight.
Si plus de la moitié des Français (54%) ont déclaré avoir modifié leurs comportements alimentaires au cours des 3 dernières années ce résultat est encore plus prononcé auprès des consommateurs bio à 64%, soit une différence notable de 10 points. «Parmi eux, 6 personnes sur 10 déclarent l’avoir également modifié pendant la crise sanitaire, ce qui, rapporté à l’échelle nationale, représente un tiers de Français. Les modifications de comportement sont plus marquées chez les femmes (61%), les 18-24 ans (64%) et les catégories professionnelles plus aisées (59%) », souligne le baromètre.
Montée en puissance du «locavore»
En 2020, le fait de cuisiner davantage à la maison a été accentué. «Cet acte enregistre une progression impressionnante avec + 8 points par rapport à l’année dernière (55% en 2020 vs 47% en 2019) et tout particulièrement auprès de la cible des moins de 35 ans», souligne l’étude.
Le cuisiner maison atteint aujourd’hui le même niveau que les autres motivations, fédérant plus de la moitié des Français (qu’ils soient consommateurs bio ou non) et vient corroborer les autres comportements à savoir : éviter les pertes et le gaspillage (56% des Français l’ont évoqué et 57% de consommateurs bio ; Acheter davantage de produits frais (57% de la population et 59% de consommateurs bio) et de produits de saison (57% de la population et 59% de consommateurs bio) ; Le fait d’avoir privilégié les produits locaux et les circuits courts, qui devient la première raison citée cette année avec 59% de citations, notamment auprès des plus âgés (près de 3⁄4). «Cette montée en puissance du «locavore» est devenue un véritable engagement, amplifié indéniablement par la crise sanitaire», souligne l’étude. En effet, lorsque l’on interroge les Français sur les 3 grands engagements qui font évoluer leurs consommations alimentaires, les circuits courts et les produits frais et de saisons, arrivent en tête le fait de privilégier les produits locaux et les circuits courts (59% de la population et 61% de consommateurs bio) ; d’acheter davantage de produits frais (57% de la population et 59% de consommateurs bio) et de produits de saison (57% de la population et 59% de consommateurs bio).
Une volonté de soutenir les producteurs locaux marquée chez les consommateurs bio
Les consommateurs veulent tout d’abord éviter le gaspillage, consommer des produits de saison et acheter des produits locaux. Les Français plébiscitent ainsi les petits producteurs et les circuits courts. Consommer responsable passe aussi par des actes d’achats plus réfléchis. Ainsi en cuisinant davantage, les Français ont souhaité utiliser plus de produits locaux (12%), frais (5%), biologiques (5%) et de saison (3%), ce qui leur a permis de soutenir les petits producteurs (6%) tout en délaissant volontairement les grandes surfaces (7%). Cette volonté de soutenir les producteurs locaux est encore plus marquée chez les consommateurs bio, qui tendent à délaisser, dans le même temps, les GMS.
Même si la grande surface reste le canal d’achat, tous produits confondus, le plus utilisé (74% vs. 77% l’année dernière), elle a été délaissée volontairement par les consommateurs bio au profit des producteurs locaux / de la ferme (26% vs 20% en 2019), probablement un peu par crainte de contagion et aussi par conviction, surtout par les cibles les plus âgées.
En parallèle, la vente et les commandes en ligne parviennent à maintenir la même fréquence d’achat qu’avant la crise. Les plateformes locales regroupant des producteurs locaux attirent au premier confinement le même taux de fréquentation que le drive. Les AMAP, soumises à un système de commandes régulières, semblent avoir été moins impactées pendant le confinement sur leur niveau de fréquentation, preuve du soutien des consommateurs. 1 consommateur sur 10 n’est pas retourné acheter des produits bio en GMS après le confinement. De nouveau, ce sont les séniors qui ont été plus nombreux que l’ensemble des consommateurs bio à poursuivre leurs achats en vente directe (chez les producteurs locaux) et au marché. Ils sont, en effet, les premiers à prôner leur soutien aux petits producteurs.
A la sortie du premier confinement en mai, les consommateurs bio sont encore 1 sur 10 à déclarer avoir de nouveaux lieux d’achat, sans pour autant acheter moins de produits bio qu’avant le confinement. Ce résultat laisse présager que ces comportements d’achat vont perdurer. Les nouvelles habitudes, qui ont été prises lors du premier confinement, semblent perdurer : cuisiner davantage reste la raison la plus citée pour laquelle on enregistre une modification des comportements alimentaires et culinaires (25% des mentions citées spontanément). Ce résultat laisse présager que cette tendance s’installe.
Dans un contexte sanitaire 2020 complexe, l’envie de produits bio se confirme
Le bio recrute de nouveaux consommateurs et de nouveaux profils. Le bio continue de séduire et enregistre 15% de nouveaux consommateurs et, parmi eux, de nouveaux profils, comme : Les jeunes de moins de 25 ans sont sur-représentés (21%). Il en est de même pour les CSP- dont 20% consomment des produits biologiques depuis moins d’un an. Les 50-64 ans semblent également «rentrer» doucement sur ce marché puisque 17% déclarent être consommateurs depuis moins d’un an. Près d’un quart des consommateurs ont plus de 10 ans d’ancienneté et la moyenne reste équivalente à 7 ans.
Parmi les nouveaux recrutés, les 3⁄4 ont commencé à consommer bio en début d’année 2020, avant la période du premier confinement. Ils sont encore plus nombreux parmi les plus âgés à déclarer avoir commencé sur cette même période.
Préserver la santé, le principal facteur incitatif à consommer bio
La volonté de préserver sa santé reste le principal facteur incitatif à consommer bio : la crise sanitaire n’a pas impacté ce score qui est similaire à l’année dernière (29% vs 30%). Une volonté qui s’inscrit dans la durée et qui arrive en tête des raisons actuelles de consommer pour 61% des consommateurs bio. Les plus jeunes, quant à eux, sont sensiblement plus attirés par la protection de l’environnement comme clé d’entrée au bio (19% pour les 18-24 ans vs 12% pour l’ensemble sur ce critère). Une volonté qui s’affirme par la suite puisqu’ils sont 62% à consommer bio actuellement pour cette raison (vs 48% des consommateurs bio). Parmi les autres critères à consommer bio, on note une progression de la disponibilité des produits bio dans leurs lieux d’achat habituels, résultat tiré à la hausse par les séniors, ainsi que les raisons éthiques et/ou sociales, relayant les bénéfices produits (et en particulier gustatifs) au second plan (37% de citations vs 51% l’an passé).
Le prix reste un frein à consommer plus de bio
Malgré le contexte économique lié à la crise sanitaire et la baisse du pouvoir d’achat pour certains Français, la part du budget consacré aux produits bio reste stable pour 53% de la population. Pour les personnes sans activité, le budget consacré a légèrement diminué (8% vs 6% pour l’ensemble), ou est resté stable (57% vs 53% pour l’ensemble).
Comme l’année dernière, la moitié de la population (54%) ne trouve pas normal qu’un produit biologique coûte plus cher qu’un produit non bio. Toutefois, le taux d’acceptation est plus élevé chez les consommateurs et les acheteurs de produits bio, et chez les plus jeunes (moins de 25 ans) qui sont plus engagés, que chez les catégories socioprofessionnelles les plus aisées.
Pour l’ensemble des Français consommateurs ou non, le prix reste un frein à consommer plus de produits bio (tout particulièrement pour les moins de 25 ans). Cependant ce critère enregistre un recul significatif de 5 points pour les consommateurs plus occasionnels et de 12 points pour les non-consommateurs par rapport à 2019. Pour les consommateurs quotidiens, l’attrait des produits locaux non bio vient expliquer, en partie, la raison pour laquelle ils ne consomment pas plus de produits bio. Ce résultat s’observe surtout chez les consommateurs ayant une grande ancienneté (5 ans et plus, 10-19 ans) et chez les 65 ans et plus.
Parmi les autres freins les plus cités, on note encore « des doutes sur le fait que les produits soient totalement bio ». Cette dimension arrive en seconde position, pour toutes les cibles, même auprès des consommateurs quotidiens. Auprès des non-consommateurs, le manque d’intérêt reste toujours à un niveau élevé (3ème frein le plus cité auprès de cette cible avec 47% contre 49% l’année dernière). Un résultat inévitablement corrélé avec les doutes ressentis par cette cible sur le fait que les produits soient totalement bio.
La consommation des produits alimentaires biologiques est inscrite dans le quotidien de très nombreux Français. 73% des Français ont consommé des produits alimentaires biologiques au moins une fois par mois dont 13% qui en consomment tous les jours. 34% en consomment au moins une fois par semaine. Les consommateurs les plus réguliers – c’est-à-dire au moins une fois par semaine jusqu’à tous les jours – sont toujours sur-représentés parmi les catégories socioprofessionnelles supérieures, avec 59% qui en consomment au moins une fois par semaine, soit 12 points au-dessus de la moyenne nationale, et par plus de la moitié des 25-34 ans. A l’inverse, le taux de non-consommateurs absolus, réfractaires aux produits biologiques est également stable depuis 3 ans (10% vs 11% l’année dernière qui n’en consomment jamais).
Des consommateurs bio avertis
La quasi-totalité des consommateurs recherchent avant tout la valeur gustative des produits bio et sont 96% à définir ce point comme critère de choix d’achat important et 98% chez les 50-64 ans. Et pour 9 consommateurs sur 10 restent des critères d’achat déterminants : l’origine française des produits bruts (92%), la restriction des additifs (91%), la fabrication française du produit (9 1%), le prix (91%), l’origine locale/régionale (90%). 8 consommateurs sur 10 attachent également une forte importance à la garantie d’une rémunération juste des producteurs et au bien-être animal.
Les logos AB et Eurofeuille reconnus des Français
Le logo bio français est ancré dans l’esprit des Français (98%). Quant au logo européen « Eurofeuille », il poursuit sa progression 65% versus 63% en 2018. Son taux de notoriété est très segmenté en termes d’âge. Les moins de 35 ans sont sensiblement plus connaisseurs que les plus de 35 ans. – Les femmes, les CSP + qui tirent également ce résultat à la hausse.
Cette année, les Français accordent une plus grande confiance aux informations transmises sur les produits bio. L’indice de confiance atteint 6.1/10 en 2020 contre 5.9/10 en 2019 pour l’ensemble des Français et monte à 6.6/10 pour les consommateurs bio. «Globalement, l’image des produits biologiques demeure très positive» conclut l’étude, «Les Français saluent : leur impact positif sur l’environnement (86%), leur caractère « plus naturel » (sans produit chimique de synthèse) (82%), les bénéfices sur la santé (82%), leurs qualités nutritionnelles préservées (72%), et la source d’emplois (71%) ».