Efficacité énergétique : des IAA de plus en plus matures
La maturité énergétique des IAA continue de s'améliorer d'années en années. Les PME ont particulièrement progressé depuis l'an passé.
Le secteur agroalimentaire poursuit ses progrès. C’est la principale conclusion du cabinet de conseil en performance énergétique pour l’industrie, Okavango-energy, suite à l’étude annuelle de son observatoire de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire.
De plus en plus d’entreprises s’impliquent en effet sur le sujet. En 2013, 12 % des entreprises n’avaient encore mis aucune action en place. Elles ne sont plus que 6 % en 2014 à subir leurs consommations énergétiques sans agir. L’actualité en termes de transition énergétique et la hausse des prix de l’énergie ont sûrement favorisé ce mouvement inexorable. Cependant si 88 % des entreprises ont mis en place des actions ponctuelles et /ou opportunistes, pour améliorer leur performance énergétique, elles sont seulement 12 % à avoir une vraie démarche structurée et transverse avec un projet d’entreprise. « Il existe une barrière entre l’approche opportuniste désormais adoptée par la plupart des entreprises et une approche structurée et systémique qui est celle des “Best Perfomers” », explique Jean-Pierre Riche, le PDG d’Okavango-energy.
Maturité énergétique : les PME rattrapent les grands groupes
L’autre grand enseignement de l’enquête 2014 est l’accélération des actions menées par les PME dans le secteur agroalimentaire. Jusqu’à maintenant, elles restaient plutôt à la traîne. Mais entre 2013 et 2014, la maturité moyenne des PME a progressé de 16 % alors que celle des grands groupes et des ETI ne s’est améliorée que de 1 %. Les grands groupes restent tout de même en avance sur l’ensemble des leviers en raison de moyens plus importants qu’ils soient financiers ou humains. Cela se traduit en particulier sur les leviers techniques (optimisation technique et intégration thermique (moyens techniques et ROI meilleur) et leviers financiers (investissements et achats)). Mais sous l’impulsion de leurs dirigeants, les PME actionnent les leviers à leur portée : lutte contre les gaspillages, remise en cause des méthodes et des besoins. Ces axes de progrès ne nécessitent que peu de moyens financiers et sont souvent plus faciles à mettre en œuvre dans des petites organisations, constituées de personnels plus impliqués et peu cloisonnées.
Entre 2013 et 2014, deux axes d’optimisation ont particulièrement progressé. Il s’agit des comportements et des achats d’énergie. L’amélioration des comportements a été portée par les progrès réalisés dans les PME: 67% des industriels ont effectué des campagnes de sensibilisation au sein de leurs usines par exemple pour arrêter les équipements non utilisés ou fermer les portes entre les zones froides et les zones chaudes. Les Indicateurs de Performance Énergétique destinés à renseigner les opérateurs se développent chez 23 % des industriels. En revanche, 83 % des industriels n’ont pas intégré l’énergie dans leurs rituels de management, et seuls 5 % ont fixé des objectifs d’amélioration individuels ou par équipe.
Efficacité énergétique : les axes déjà matures
Par ailleurs, la disparition de l’accès aux marchés régulés de l’électricité (1/01/2016) et du gaz (1/01/2015) a poussé les entreprises à anticiper et à remettre en cause leurs politiques d’achat. 73 % des industriels ont entrepris des actions ponctuelles d’optimisation technique.
Certains axes d’amélioration sont déjà matures. Ainsi l’optimisation technique est un levier sur lequel les industriels ont depuis longtemps capitalisé : 73 % des industriels ont agi de façon ponctuelle sur les utilités, 48 % sur le process. « Malgré cela, il est possible de progresser dans ce domaine en réalisant la transition d’une approche ponctuelle et opportuniste à une approche systématique et intégrée », répète Jean-Pierre Riche. De même, la majorité des industriels (53 %) ont déjà mis en place au moins un équipement de récupération de chaleurs sur leurs installations de façon ponctuelle, mais seul 13 % ont réalisé un bilan global des puits et sources de chaleur.
Des progrès restent à faire
Il reste encore un potentiel de progrès important sur certains axes. Seuls 27 % des industriels mènent un raisonnement en coût complet incluant l’énergie au moment d’investir dans de nouvelles lignes de production. Seul un tiers d’entre eux remet en cause ses méthodes et ses besoins en énergie. Et si 52 % des répondants ont pris des mesures pour limiter les marches à vide de leurs équipements, ils ne sont que 16 % à intégrer la consommation d’énergie dans la planification de la production.
« La marge de progrès potentielle des industriels du secteur reste significative, comme l’illustre l’écart entre le moyenne des entreprises et celles des “Best Performers” », souligne Jean-Pierre Riche.