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Even confirme sa résistance

Si les clignotants sont au vert à l’heure de dresser le bilan annuel de santé d’Even, groupe alimentaire breton, 2018 restera une année charnière dans les annales de la filière laitière. «La fin de l’intervention propulse définitivement les opérateurs laitiers européens dans l’ère post-quota, avec des cycles de volatilité plus courts puisque les stocks d’intervention ne pourront plus jouer …

Even confirme sa résistance
L’objectif d’Even : Objectif : développer ses exportations vers les pays tiers à hauteur de +30 % à l’horizon 2025.

Si les clignotants sont au vert à l’heure de dresser le bilan annuel de santé d’Even, groupe alimentaire breton, 2018 restera une année charnière dans les annales de la filière laitière.
«La fin de l’intervention propulse définitivement les opérateurs laitiers européens dans l’ère post-quota, avec des cycles de volatilité plus courts puisque les stocks d’intervention ne pourront plus jouer leur effet tampon. La transition entre «l’ancien et le nouveau monde» a été rude», explique Even.
Sur le marché de la protéine, l’écoulement du stock européen de poudre de lait de «l’ancien monde» a pesé sur les prix. Le marché de la matière grasse n’a, quant à lui, retrouvé que tardivement sa logique. Le regain d’appétit pour le beurre et la crème a néanmoins permis au prix de franchir structurellement un nouveau palier.
Dans ce contexte chahuté, le Groupe a démontré sa résistance. Le chiffre d’affaires est stable à 2,2 milliards d’euros. Comme les années précédentes, Even a créé de l’emploi sur les territoires où il est implanté. Ces dix dernières années, ce ne sont pas moins d’un millier d’emplois nets qui ont été créés. Le Groupe comptait 4 800 salariés en 2009. Ils sont 6 140 aujourd’hui.

Innover dans un esprit d’ouverture

Pour en arriver là, Even s’est engagé en 2018 dans une nouvelle démarche d’innovation ouverte et collaborative.
En 2018, le partenariat avec le Village by CA de Brest, tiers lieu d’accueil et d’accompagnement des start-up, a trouvé son rythme.
Le Groupe a officialisé son partenariat avec cinq start-up lauréates du concours d’innovation Even’Up : Vitaline, Flymenu, Kolectou, Cook&Be et Massaï.
French Food Capital, le fonds d’investissement indépendant qui soutient les projets innovants de PME du secteur de l’alimentation et dont Even est fondateur, a clos sa levée financière et réalisé ses premières opérations.
Au-delà de ses collaborations externes, Even a lancé formations et démarches internes pour renforcer les postures et procédures collaboratives afin d’accélérer la dynamique innovatrice.
Enfin, pour offrir les conditions matérielles d’une proximité créatrice, Even réalisera, en 2019, deux hubs créatifs, investissements immobiliers et digitaux, le premier au siège social du Groupe à Ploudaniel (29), le second au siège social du pôle Distribution à Plouédern (29).
Pour illustrer cet engagement dans l’innovation, la création de valeur s’accélère chez Laïta, dont Even est l’actionnaire majoritaire.
L’innovation s’est structurée dans une démarche globale et collaborative : le « Défi Inno » au cours duquel tous les salariés ont été appelés à partager leurs idées sur l’alimentation de demain. La réflexion a débouché sur des actions concrètes : en 2018, tous marchés confondus, Laïta a lancé 60 nouveaux produits. Parmi eux : un tube de fromage blanc et compote Nutriscore A, des pâtes molles à cuisiner, ou encore, So Benefik, un concept de yaourt hyper-protéiné fabriqué exclusivement à base de poudres laitières ultra-filtrées.

Investir pour s’adapter et grandir

Even a investi 74 millions d’euros en 2018 dans la modernisation et la diversification de ses outils. Les équipes ont conduit de nombreux chantiers de transformation et deux investissements majeurs ont été lancés :
- la construction d’un nouvel ensemble à haut niveau de robotisation pour élargir l’offre de fromages élaborés (râpés, portions) autour de l’emmental, à Ploudaniel, pour un montant de 25 millions d’euros ; – la création d’un nouvel atelier chez Even Santé Industrie en vue d’augmenter les capacités de fabrication et de conditionnement des produits de nutrition clinique et infantile présentés en flacons, pour un montant de 22 millions d’euros.

Ces investissements entreront en production début 2020

Le pôle Distribution du Groupe, quant à lui, adapte son offre de service et de produits à l’ère digitale face à l’essor du e-commerce et à la fin de l’étanchéité entre les trois grands canaux de distribution (grandes surfaces, restauration, circuits courts). L’objectif de ces nouveaux outils digitaux est de développer la proximité avec ses clients spécialistes du snacking et de la restauration à table indépendante. La poursuite du plan d’investissement autour du thème de l’infantile et de la protéine témoigne de la volonté d’internationalisation du Groupe.
La nouvelle unité infantile et poudre premium de Créhen a obtenu le feu vert de la Direction Départementale de la Protection des Populations. Elle a été agréée selon le protocole international FSSC 22000 qui complète les référentiels Iso en matière de sécurité des aliments. Forte de ces garanties officielles, les premières commandes ont afflué. Près de 3 millions de boîtes de poudres de lait infantile ont été conditionnées en 2018.

Compétitivité et durabilité

Dans les activités amont (santé végétale, nutrition animale et génétique), la transition écologique n’est plus de l’ordre de la nécessité mais de la réalité. Toutes les exploitations laitières Even ont intégré le programme des fermes laitières bas carbone et achevé leur diagnostic Cap2ER.
Après cette première décennie, Laïta entre dans une nouvelle phase de développement. L’innovation est placée au cœur des processus comme en témoigne le manifesto publié par le Comité de direction de Laïta : «Nous sommes persuadés que l’innovation est la source de la valeur créée dans le futur et que les métiers du lait offrent un fort potentiel d’innovation».
Des axes stratégiques d’innovation ont été identifiés : développer les laits différenciés (lait de pâturage, sans OGM, bio…), proposer des produits fermentés, répondre aux nouveaux instants de consommation (snacking sain, nomadisme, convivialité..), adapter les produits à l’export, développer les éco- emballages, booster la valorisation de la protéine laitière.
2019 sera également l’année de la montée en puissance du marché de la nutrition santé grâce notamment à la nouvelle organisation mise en place par Laïta. L’entreprise a regroupé l’ensemble de ses activités nutrition santé, infantile et adulte, sous une nouvelle bannière : ESI Nutrition. Cette toute jeune entité bénéficie des 30 ans d’expérience du site de Ploudaniel (29) en nutrition clinique, en prêt à consommer, des 20 ans de savoir-faire du site Laïta d’Ancenis (44) en poudres infantiles, mais aussi du fpotentiel de la nouvelle unité high-tech de poudre de lait infantile de Créhen (22), jugée par les clients comme répondant aux plus hauts standards internationaux de sécurité des aliments.

Le pied sur l’accélérateur à l’international

L’internationalisation s’accélère dans toutes les branches d’activités. En nutrition santé, Laïta souhaite renforcer sa présence en Europe, Asie, Moyen-Orient et Amérique du Sud, en développant le B to B et en travaillant avec les grands comptes internationaux.
En produits de grande consommation, l’entreprise structure son réseau commercial et adapte ses gammes de manière à s’ouvrir les portes de deux nouveaux pays par an. Objectif : développer ses exportations vers les pays tiers à hauteur de +30 % à l’horizon 2025.
En ingrédients laitiers, Laïta veut s’ancrer toujours plus en Europe, mais souhaite poursuivre son développement en Asie, marché le plus porteur pour la poudre de lait. Les aliments jeunes mammifères visent également l’export avec des premiers succès en Grande Bretagne et Amérique du Sud.

Aller plus loin avec Passion du Lait

Sur le terrain, Passion du lait prend de l’ampleur. La majorité des exploitations a intégré le programme des fermes laitières bas carbone en réalisant le diagnostic Cap2ER. Cela représente plus d’un quart des producteurs français engagés dans cette dynamique environnementale. L’empreinte carbone des exploitations s’établit en moyenne à 0,86 kg équivalent CO2/litre de lait, ce qui est inférieur à la moyenne nationale (1,0 kg équivalent CO2/litre de lait sur la base d’un diagnostic réalisé en 2016 auprès de 3 135 élevages – dont 81 % du Grand Ouest – partenaires du projet). Autres indicateurs significatifs : 96% des éleveurs s’approvisionnent en compléments alimentaires qui ne contiennent pas d’huile de palme, et 100% utilisent des produits d’entretien exempts d’ammonium quaternaire.
Après cette phase de diagnostic, Passion du Lait évolue vers une démarche de progrès. D’ici fin 2019, 100% des producteurs auront eu accès, via l’extranet de leur coopérative, à des moocs (formations numériques à distance) sur le bien-être animal. Laïta entend aussi maintenir le cap sur le 100% de fourrages français et le 100% de complémentation sans huile de palme.
En parallèle du renforcement des actions pour la partie amont, un travail de fond va être mené au niveau des usines et des services supports, pour, de la même manière, se fixer des objectifs chiffrés harmonisés entre les différents sites.

ParLa rédaction
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